Je suis encore confrontée, à notre époque c'est quand même surprenant, d'entendre des diffuseurs et organisateurs d'évènements artistiques faire une classification de ce qui est artistique ou artisanal et nous recaler à leur convenance. Lorsque ça m'arrive, je suis alors surprise, ne réalisant que des œuvres uniques, pensées et crées au fil de mes idées et de mes émotions.
Pour se désigner il faut comprendre les critères qui peuvent nous définir. Je travaille autant en art plastique qu'en art décoratif. En lisant certaines descriptions et définitions que je joins ci-après je fais le point sur les termes et leur définition.
Diffuseur:
Toute personne physique ou morale qui procède à l’exploitation commerciale des œuvres originales visées par la réglementation. Cela correspond notamment à l’activité des galeries d’art, des éditeurs d’art, des sociétés de ventes volontaires, des antiquaires, des brocanteurs, de certains musées et également aux commerces dont une part de l’activité consiste à vendre des œuvres originales graphiques et plastiques.
La mise à disposition, à titre gracieux, d’espaces d’exposition n’est pas assimilée au statut de diffuseur. Cela peut être le cas par exemple d’associations ou de mairies… Appelons les des organisateurs d'évènements artistiques.
Artiste et Artisan: une séparation progressive avec le temps (site: lizartistunmondeaexplorer.com).
La séparation entre l’artiste et l’artisan n’a pas toujours existé. Initialement, on disait « artisan » tout individu qui pratiquait un art, que ce soit une technique ou un des beaux-arts. Artistes et artisans sont pour les grecs des techniciens, des hommes qui exploitent un savoir-faire technique pour produire un certain type d’objet.
Au XVIIe, l’artisan va se séparer de l’artiste. Le travail artistique suppose des connaissances intellectuelles ou esthétiques. Il ne s’agit pas simplement d’un travail sur le matériau : il y a une dimension plus abstraite. Un peintre, un horloger ou un chimiste sont alors rangés du coté des « artistes ».
Au XIXe, l’artisan se distingue cette fois de l’ouvrier. Le simple exécutant devient un « ouvrier ». L’artisan devient celui qui pratique un art (technique), quel qu’il soit. L’artiste pratique les beaux-arts, l’artisan pratique les autres. Parler d’artisanat évoque des petites quantités et une faible automatisation. On définit l’artisan comme producteur d’objets matériels utilitaires.
Le critère souvent évoqué pour séparer les deux est l’utilité. Un artisan produirait des choses prioritairement utiles. L’artiste serait lui détaché de cette utilité. Utile est l’un des termes les plus vagues du français La définition d’utilité ou de ce qui est utile est donc subjective, car rien ne peut être dit utile ou inutile de façon définitive.
Enfin certaines œuvres oscillent entre artefact utilitaire et œuvre d’art. Prends exemple sur les objets du design : à la fois esthétiques et pratiques, beaux et utiles. On pense aussi à l’architecture. Inlassablement classée parmi les arts, l’architecture a profondément une dimension utile.
On peut dire en effet que l’artiste, à la différence de l’artisan, a pour souci essentiel la création de la beauté. C’est pour cela qu’on parle depuis le XVIIIème siècle des Beaux-arts comme du domaine propre aux artistes. L’artisan, quant à lui, peut bien chercher à produire un travail soigné et esthétiquement plaisant, mais son but premier est de produire un objet utile, qui puisse servir et réaliser au mieux sa fonction. Pour lui la recherche de la beauté est un trait accidentel de son activité et non pas essentiel. Une table reste une table même si elle n’est pas belle.
Pourtant l’art contemporain nous a appris à parler d’art même là où tout souci de beauté semble être absent. Cela signifie-t-il que l’artiste et l’artisan se confondent dans le monde moderne ?
L’art contemporain vient brouiller cette grande différence entre l’artiste et l’artisan. Il reste bien des différences entre eux, mais aucune ne peut prétendre valoir comme une différence essentielle. De nombreux artistes en effet ont critiqué cette obligation d’exigence de beauté dans une œuvre.
Aucune recette ne dit en effet comment faire de l’art.
L’objet fabriqué par l’artisan est censé pouvoir être reproductible et en série. Il doit être utile et sa finalité s’épuise donc dans sa fonction (Cet objet est créé pour répondre à un besoin et doit remplir une fonction). L’artisan exécute un projet, un concept. L’artiste au contraire est censé créer une œuvre unique et cette unicité de l’œuvre tient au fait que le peintre, le sculpteur créent leurs œuvres au fur et à mesure, sans forcément avoir une idée totalement définie de la création qui en résultera.
L’artiste est celui qui réalise une œuvre picturale, musicale ou autre, dans tous les cas une représentation valant pour ses aspects expressifs, symboliques et esthétiques (beauté). L’artiste crée librement en suivant son « inspiration ».
L’artisan est celui qui réalise un ouvrage matériel utile ou décoratif, en appliquant des règles traditionnelles prédéfinies (techniques) mais en y ajoutant sa « touche personnelle » (un style).
Finalement on peut en conclure que, malgré une proximité évidente, l’artiste et l’artisan ont été séparés essentiellement à une certaine époque, à peu près du XVIIIème au XXème siècle, par le critère de la recherche systématique de la beauté. Mais cette différence s’évanouit au XXème siècle avec le surgissement de l’art contemporain. De plus avec l’apparition des objets du design, l’artisan recherche plus que l’utilité quand il créé son objet, il recherche aussi l’esthétique. Si artiste et artisan ne se confondent pas totalement, on ne peut dire aujourd’hui qu’une différence essentielle existante les distingue clairement.
«Arts décoratifs», «Arts appliqués», «Arts industriels» ou «Arts mineurs» (site: hisour.com/fr/decorative-arts-21012)
Les arts décoratifs sont souvent catalogués par médium ou technique. Parmi eux on peut citer l’orfèvrerie, les toréeutiques, la glyptique, l’art céramique, la miniature, la création de vitraux et autres objets en verre, les émaux, la sculpture, l’incrustation, l’ébénisterie, la frappe de pièces et médailles, le tissage et la broderie , design industriel, décoration en général. Il comprend aussi souvent des arts graphiques (gravure) et des miniatures, ainsi que quelques œuvres d’architecture, de peinture et de sculpture destinées à l’ornementation et conçues en série, et non pas en tant qu’œuvres individuelles.
Les arts décoratifs sont toutes les activités liées à l’art ou à l’artisanat conçues pour produire des objets à la fois utilitaires et ornementaux. Ce sont généralement des œuvres réalisées avec une production industrielle ou artisanale mais poursuivant un certain but esthétique. Le concept est synonyme de ce que l’on appelle les arts appliqués ou les arts industriels, parfois aussi appelés arts mineurs par opposition aux arts majeurs ou aux beaux-arts. Dans un certain sens, les arts décoratifs sont un terme appliqué de préférence aux arts industriels, ainsi qu’à la peinture et à la sculpture, lorsque son objectif n’est pas de produire une œuvre unique et différenciée, mais plutôt un but décoratif et ornemental. une production généralement en série.
La distinction entre l’art décoratif et le bel art repose avant tout sur la fonctionnalité, les intentions, l’importance, le statut de l’œuvre unique ou de la production liée à un seul artiste. Les produits d’arts décoratifs ou d’ameublement peuvent être mobiles (par exemple, des lampes) ou fixes (par exemple des papiers peints).
Les termes «arts décoratifs», «arts appliqués», «arts industriels» ou «arts mineurs» se sont opposés aux «beaux-arts» ou aux «grands arts», bien que souvent la frontière ne soit pas entièrement claire. dans les arts plastiques, la fonction décorative est considérée comme secondaire: ainsi, si la peinture a par elle-même une autonomie comme œuvre d’art, elle perd cette singularité pour remplir une fonction subalterne, celle d’embellir cet objet. Si la peinture peut représenter une vision du monde dans la liberté conceptuelle de l’artiste, la peinture décorative évoluera dans un cercle fermé de thèmes et de motifs.
le terme affecte le but décoratif de ce type d’arts, parce que son but est d’orner un espace spécifique, raison pour laquelle ils sont considérés spécialement liés à l’architecture. En général, il est considéré comme le terme le plus approprié et qu’il accorde une plus grande dignité, preuve en est que la majorité des musées consacrés à ce type d’œuvres sont généralement appelés Musées des Arts Décoratifs.
Probablement la séparation entre les arts majeurs et mineurs provient de la distinction de la critique d’art du «beau» et du «utile»: le premier a reçu une catégorie supérieure, puisqu’il semblait être dirigé plus directement vers l’intellect et / ou l’esprit, alors que ce dernier avait un but plus pratique et plus banal. Cette distinction n’a pas cessé d’être subjective, puisqu’une activité telle que l’architecture, englobée dans les arts majeurs, est certainement utile, tandis que de nombreux arts mineurs, bien qu’utiles, peuvent être beaux.